Gaël Fabre est fabricant d’épées forgées. En 1988, ses parents aménagent à Saint-Etienne-de-Fontbellon. C’est là qu’il grandit et devient ardéchois ! Actuellement il exerce son activité près d’Aubenas, sur la commune de Saint-Julien-du-Serre.

La découverte de la forge

C’est à 16 ans, alors qu’il est en seconde, que Gaël Fabre découvre la forge en entrant dans le monde de la reconstitution grâce à une association basée à l’époque à Villeneuve de Berg. Au contact de cette association, il rencontre différents forgerons qui lui apprennent les bases de ce métier.

Au lycée et après son Bac L, il se destine à des études d’archéologie. Mais il est plus attiré par le marteau et l’enclume que par l’idée de passer encore plusieurs années sur un banc de classe à la fac. Alors de 2002 à 2005, il suit un apprentissage intensif chez un maître forgeron Ferdinando Nava, aujourd’hui retraité. Professionnel depuis 2004, il monte sa propre entreprise en 2005. Il dit lui-même : «La forge est mon premier métier, et j’espère que ce sera aussi le dernier ! Je ne changerais pour rien au monde !»

Un travail passionnant et chronophage

Gaël travaille seul dans mon atelier, mais il lui arrive parfois de collaborer avec d’autres amis et/ou confrères (orfèvres, forgerons, etc…). D’autre part, c’est un artisan d’Alsace qui réalise tous ses fourreaux sur mesure. A la question «Quels sont les projets les plus « fous » que vous ayez fait ? » il répond «J’espère ne pas les avoir encore faits ! ». Mais plus sérieusement, il ajoute «que les projets les plus fous sont généralement des reproductions bien spécifiques à partir de pièces de musées».

Depuis 2018, sa démarche a beaucoup évolué avec des reproductions réalisées parfois directement à partir du minerai de fer brut. Un travail passionnant, addictif et très chronophage ! Les pièces les plus intéressantes de sa production sont généralement produites à l’aide de cette matière artisanale.

Pour être au plus près des méthodes utilisées Gaël explique : «Il existe de précieux livres sur le sujet, mais il m’arrive d’aller étudier directement les modèles dans les musées. Les bases de fabrication n’ont jamais vraiment changé par rapport aux méthodes manuelles utilisées de nos jours. Forger, poncer, graver, etc… Ces méthodes ancestrales n’ont jamais cessé d’exister. En étudiant les pièces de musées, il faut surtout réussir à comprendre quelles méthodes employer pour la réalisation de telle ou telle pièce.»

Des clients d’Europe et d’ailleurs

Beaucoup de ses clients sont en France. Il en a aussi un peu partout en Europe (Espagne, Italie, Allemagne, Belgique, Suisse, Luxembourg, Pologne, Slovaquie, Grande-Bretagne) mais également aux États-Unis et un premier client en Asie cette année, à Taiwan. Il faut dire qu’il est très actif sur les réseaux sociaux et partage de nombreuses réalisations sur sa page Facebook ou Instagram et rédige des descriptions de ces oeuvres en français et en anglais.

Un passage par l’escrime ancienne

Gaël apprend l’escrime au sein de l’association Excalibur Ardèche qui était autrefois basée à Ruoms, mais il arrête cette pratique en 2003 pour se concentrer sur l’apprentissage de son métier. Excalibur Ardèche apprenait l’escrime de spectacle à ses adhérents: des combats chorégraphiés et présentés lors des fêtes médiévales.

Il nous explique : «Depuis 2002 environ, des fédérations se sont montées un peu partout dans le monde afin d’étudier les manuels d’escrimes anciennes, créées par les maîtres d’armes allemands et italiens dès le XIIIème siècle. Cette pratique de l’escrime martiale et non de spectacle s’appelle les AMHE (Arts Martiaux Historiques Européens).»

Tout au long de l’année, il travaille avec beaucoup de ces pratiquants pour la réalisation de modèles bien spécifiques.

Si vous voulez en savoir plus sur la démarche de travail de Gaël Fabre ou sur la réalisation d’une épée pas à pas, allez visiter son site : https://www.gaelfabre.com