Après Liane Edwards, tout porte à croire que l’Ardèche est une terre amicale pour les personnes qui traversent l’Atlantique car nous rencontrons aujourd’hui Alain Tremblay, d’origine québécoise, qui a échoué sur nos terres ardéchoises. 

Ardèche Actu : La question semble revenir souvent dans nos interviews, mais pourquoi et aussi comment avez-vous atterri en Ardèche ?

Alain Tremblay : C’est en effet une question qui revient souvent…si souvent que j’ai décidé d’écrire une chanson pour donner la réponse ! C’est une belle rencontre avec une Ardéchoise qui m’a emmené dans son pays. La chanson se nomme tout simplement « La Rencontre » et se trouve sur l’album « Langue de bois ».

Ardèche Actu : Vous avez commencé votre carrière au Québec. N’était-ce pas trop difficile de tout recommencer en France ?

Alain Tremblay : Bien-sûr ! Dès mon arrivée en France, j’ai cherché un moyen de tisser des liens dans le monde de la chanson. Je me suis inscrit aux Rencontres d’Astaffort de Francis Cabrel et j’ai été sélectionné. Avec les autres stagiaires nous avons fait en 2001 la première partie de Gérald de Palmas et en 2002 celle de Francis au Casino de Paris. J’ai aussi chanté en Suisse notamment aux Francofolies de Nendaz. En 2003, je chantais à la Délégation Générale du Québec à Paris et je gagnais le Prix du Public aux Truffes de Périgueux (Trophée Radio France). Depuis je continue ma route avec ces belles expériences en poche !

Ardèche Actu : Ressentez-vous une différence entre le public québécois et le public français ?

Alain Tremblay : Oui. Mon sentiment est que le public québécois est plutôt spontané, extraverti. Dans les boîtes à chansons, on sait rapidement s’il apprécie ou non ce que vous faites. Le public français est, quant à lui, plutôt introverti mais une fois qu’il vous adopte, il vous reste fidèle. 

Ardèche Actu : Comment définiriez-vous votre style de musique ?

Alain Tremblay : J’estime faire partie de la grande famille de la chanson avec des couleurs parfois pop, folk ou rock, proche de la variété française qu’on appelle « chanson populaire » au Québec. Je mets en avant des textes empreints de vécu, entre légèreté et engagement, et des mélodies que je souhaite « accrocheuses ».

Ardèche Actu : C’est une association qui produit vos albums. Pouvez-vous nous en parler ?

Alain Tremblay : L’Assoc’ Québéchoise produit mes albums et mes concerts. C’est un soutien indispensable dans mon métier. Nous faisons de la résistance au quotidien face aux multinationales du disque, c’est de plus en plus difficile mais nous avons un moral d’acier !

Ardèche Actu : Sur votre dernier album vous avez le soutien affiché de certains acteurs régionaux. Etait-ce important pour vous ?

Alain Tremblay : Certainement. C’est toujours le public qui me pousse pour enregistrer mes albums. Pour « Langue de bois », c’est plus d’une centaine de souscripteurs qui m’ont fait confiance. Avec l’ Assoc’ Québéchoise, nous avons cherché des subventions publiques afin de démontrer que ce secteur avait un rôle important à jouer dans le soutien à la diversité culturelle. La Mairie de Cruas a tout de suite embarqué dans le projet, Baix a suivi, le Conseil Général de l’Ardèche aussi, ainsi que France Bleu Drôme Ardèche. 

Ardèche Actu : Vos albums sont-ils disponibles facilement à la vente ?

Alain Tremblay : Lors des concerts oui ! Sinon la distribution pour un artiste comme moi est difficile car pour être efficace elle est fortement liée à la diffusion télévisuelle et radiophonique. Or, si vous n’êtes pas avec une maison de disques, vous êtes privés des « play-list » dans les radios (tout est décidé à Paris). Nous assistons à une uniformisation culturelle. Cela revient à dire qu’en tant que consommateur vous avez le choix de la couleur de votre voiture, en autant que ce soit noire car on décide pour vous de produire des voitures noires ! Il y a bien évidemment internet et les réseaux sociaux comme outils de promotion et de diffusion, mais cela ne fait pas tout.

Ardèche Actu : Vous êtes également souvent sur les routes. Est-ce important pour vous de faire de la scène ?

Alain Tremblay : Oui absolument ! La scène est mon élément, elle me permet de rejoindre mon public. J’aime le contact direct avec les gens, je leur donne souvent la parole, on échange. Je fais de belles rencontres humaines partout où je chante. La scène me permet d’exister artistiquement parlant. D’ailleurs, je suis fier d’avoir été programmé au Festival Aluna de Ruoms en Ardèche en 2010, lors de la journée pop folk rock avec comme têtes d’affiche Gérald de Palmas et Gaëtan Roussel.

Ardèche Actu : Merci à vous. Retrouvez toutes les dates ardéchoises des concerts d’Alain Tremblay dans notre agenda.


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