Ce samedi 17 juin, c’était la troisième et dernière soirée de l’Ardèche Aluna Festival. Ces dix ans vont finir avec Claudio Capéo, Olivia Ruiz, Les vieilles canailles et Cali. Un afteur sera aussi orchestré par Cerrone.

Mais en attendant les stars de la grande scène, il y a bien sûr les artistes de la scène découverte avec les influences rock et tzigane des grenoblois de Faut qu’ça guinche. De la musique populaire et un groupe à l’énergie débordante qui a eu du mal à laisser la scène à l’artiste suivant. Si cela s’était joué à l’applaudimètre il est clair que le groupe aurait pu prolonger. Mais l’heure c’est l’heure et les Isérois laissent leur place.

On reste dans la région Auvergne-Rhône-Alpes avec un groupe qui nous vient de Saint-Etienne. Devil Jo & The backdoormen nous transporte avec son univers blues. Passer d’un style à un autre sans transition, c’est aussi ça le charme d’un festival et l’Ardèche Aluna Festival n’y déroge pas. Mais le groupe se permet quelques escapades dans la soul ou le rock. De quoi ravir une nouvelle fois les festivaliers ! Mais c’est déjà l’heure du dernier groupe sur la scène Météore. Lauréat du prix Ricard S.A Live Music et originaire de Saintes, Lysistrata propose un savant mélange des quatre courants du rock moderne énervé. Cela saute dans tous les sens, avec du gros son et de la batterie tout cela joué avec force et enthousiasme.

Mais il est déjà l’heure de Claudio Capéo sur la grande scène. L’espace Jenifer est déjà bien rempli et ce sont d’abord les musiciens qui arrivent  un à un avant que le chanteur ne fasse son apparition. Il porte un joli couvre chef signé et décoré au marqueur. Mais finalement cela fait peut-être trop habillé et le chanteur décide de le lancer dans le public. Une belle communion avec le public qu’il invite à plusieurs reprises à balancer les bras. Après la présentation de ses musiciens il est déjà temps pour Olivia Ruiz d’investir les lieux. Mais avant, une cinquantaine de bénévoles montent sur scène afin de rendre hommage à Jean Boucher.

Désormais il est donc temps qu’Olivia Ruiz fasse son apparition. Le public a pu la voir furtivement passer dans une belle robe noire sur la passerelle. Rayonnante le public l’acclame dès ses premiers pas sur la scène. La femme chocolat interprète ses plus grands tubes avec entre autres Les crêpes aux champignons, Je traîne des pieds… Elle changera de tenue pour finir sa prestation dans une magnifique robe blanche.

Les vieilles canailles enchantent Aluna

Jean Boucher, que l’on a beaucoup aperçu dans les allées du festival revient une dernière fois sur scène pour annoncer qu’il y a 26 000 festivaliers pour applaudir les quatre artistes du jour. Fabrice Soler lui aussi fait une dernière apparition sur la «tour infernale» pour faire chanter une nouvelle fois le public en l’honneur d’Aluna. Afin d’arriver en toute discrétion les trois artistes, Eddy Mitchell, Jacques Dutronc et Johnny Halliday n’empruntent pas la passerelle habituelle pour venir jusque sur la scène. Ils apparaissent alors que les musiciens commencent déjà par nous montrer toute l’étendue de leur talent. Le public venu en nombre pour les 3 stars acclame tout particulièrement Johnny lorsqu’il se met à chanter pour la première fois.

Les artistes s’amusent sur scène et Jacques Dutronc pour rendre jalouse les femmes de la foule embrasse Johnny sur la bouche. Tour à tour, les chansons des trois légendes se mélangent : Tenessee, Les cactus, Lèche botte blues… s’entremêlent avec souvent un public ravi de chanter avec leurs idoles. Comme pour défier la faucheuse, Johnny Halliday porte une sublime cravate noire avec une tête de mort blanche. Il ajoutera lors de sa prestation que c’est pour des moments comme ça qu’il a envie d’être sur scène. Tout comme les artistes, les musiciens sont au top. Avec son harmonica, Greg Zlap livre un solo ahurissant sur la chanson Gabrielle. Enfin, après deux rappels, les vieilles canailles vont laisser leur place. Les allées se vident un peu mais il reste encore beaucoup de personnes pour le show de Cali.

Cali retourne le festival

Tout comme Olivia Ruiz, Cali fait un retour à Aluna. Il avait déjà fait grande sensation il y a 4 ans lors de sa première venue. Afin de mettre tout le monde à l’aise, il attaque tambour battant en partant dans la foule. Afin de pouvoir commencer son show, il avance sur le public puis se positionne en équilibre comme à genoux sur la foule. Ainsi, il commence à chanter sans musique qui viendra peu à peu. Il se laisse plus tard tomber en arrière afin de revenir sur la grande scène.

Dans un magnifique son costume bleu, le chanteur continue de faire le show et invite tous les photographes sur scène. Il va même en enlacer un. Un moment totalement surréaliste où le public peut voir l’artiste et le photographe roulant à terre et s’embrassant. Cali retourne le festival par sa folie et ses chansons comme «Elle m’a dit». Un formidable moment où un artiste  transgresse les interdits en empruntant la caméra d’un technicien ou en montant sur les épaules d’un cameraman.

Mais il est déjà le temps de faire la fête. Cerrone qui est arrivé avec un peu de retard en hélicoptère sur les lieux prend possession de la «tour infernale». Il reste encore des festivaliers pour faire la fête sur Gime me love. Pour nous le festival s’arrête, nous rentrons.