L’Ardèche Aluna Festival débutait ce jeudi 14 juin. Cette année, le soleil était au rendez-vous. Contrairement à l’an dernier où c’est la pluie qui avait accueilli les premiers festivaliers. Le vent aussi était présent et chasse les derniers nuages récalcitrants.

Un partenariat majeur avec le Crédit Agricole

Avant de commencer les concerts, Jean Boucher, président du festival et Jean-Pierre Gaillard, président du Crédit Agricole Sud Rhône Alpes ont annoncé un nouveau partenariat de 5 ans. L’association qui porte le festival, a retrouvé l’équilibre financier il y a deux ans et est stable. Cependant, comme beaucoup de festival, cette année, la billetterie est « en retard » et une mauvaise surprise n’est pas à exclure. Jean Boucher souligne l’importance de ce type de partenariat qui apporte une certaine sérénité à l’organisation de la manifestation.

Une nouvelle implantation très fonctionnelle

Chaque année a son lot de modification. Pour cette édition, la scène Météore a été décalée afin d’accueillir directement les festivaliers. Elle se retrouve en lieu et place de la rampe qui accueillait le FISE quelques années auparavant. Pour ne plus gêner le son de la scène Etoile, la scène Comète a été éloignée et mise en contrebas de la scène Météore. Ainsi, chacun peut profiter de la musique qu’il aime sans pollutions sonores des autres concerts. Il est clair que les équipes de Jean Boucher ont réfléchi à corriger leurs petites erreurs et les solutions trouvées sont vraiment un plus pour les festivaliers.

L’ouverture a lieu avec un peu de retard mais les premiers spectateurs sont là. Ils apprécient la musique du groupe Cafetera Roja et le soleil. Une prestation rythmée qui permet à chacun de se mettre en jambe en esquissant quelques pas de danses. Ce groupe multi culturel qui se revendiquent « made in Europe » joue une musique où chacun apportent sa touche personnelle. Des sonorités tantôt entraînantes, tantôt plus calmes qui plaisent au public.

Aux environs de 18 heures, c’est au tour de Sanseverino de prendre possession des lieux. Les spectateurs arrivent de plus en plus nombreux et s’agglutinent autour de la scène Météore. De nombreux changements de guitare pour la chanteur comme pour mieux donner sa couleur à chacune des chansons. A la fin de cette prestation forte appréciée, le chanteur d’origine italienne appelle à applaudir les bénévoles du festival. Il rappelle le travail énorme fait par ceux-ci. Il mime le salaire de ces personnes en joignant son pouce et son index qui forme un zéro. C’est désormais terminé pour l’instant sur la scène Météore, direction la scène Etoile.

Dans une magnifique tunique jaune, Calypso Rose arrive sur la scène Etoile. Accompagnée de nombreux musiciens et choristes, elle transmet son énergie et ses ondes positives au travers de ses chansons aux sonorités envoûtantes. Elle entame même quelques pas de danses dans un décor de faux bloc de pierre qui serviront réellement plus tard mais pas pour elle. De temps à autre, on voit apparaître une personne qui distribue un CD à une personne du public choisie par Calypso. Sur la chanson No Madam, c’est une femme de ménage qui a le privilège d’en obtenir un.

De la musique sans interruption

Un autre vrai plus de cette édition et pour les amoureux de musique, les changements de scène de la scène Etoile ne sont plus un temps mort. En effet, pendant ce temps là, sur la scène Météore, un concert est donné afin de faire patienter les spectateurs. Un peu de marche à faire mais pour le plaisir des oreilles. Pour ce premier jour, c’est Ndobo Emma et Fabulous Sheep qui avaient pour objectif d’occuper les spectateurs. Deux styles totalement différents : plutôt calme pour la première puis très énergique et punk pour le deuxième.

Les Négresses Vertes chauffent le public

Après ce moment plus calme, l’énergie est de retour avec l’arrivée sur la scène de l’espace Jenifer des Négresses Vertes. C’est d’abord l’accordéoniste qui fait son apparition puis le reste du groupe le rejoigne pour annoncer au public : «  Voilà l’été ». Les festivaliers montent en température et en plus de la danse, le chanteur appelle le public à reprendre le refrain de « Zobi la mouche ». Au passage, il est à noter qu’un autre invité non prévu est présent dans les travées de l’Ardèche Aluna Festival : le papillon de la pyrale du buis. En effet, il est déjà présent depuis quelques jours dans le sud Ardèche et vient chatouiller de temps en temps les narines des spectateurs. Après avoir une nouvelle fois fait chanter le public sur « Sous le soleil de bodega », le groupe laisse la place au discours traditionnel de mi-concert de Jean Boucher.

Le président du festival remercie comme chaque année les 700 bénévoles, les festivaliers, la sécurité sans qui rien ne serait possible. Une 11ème édition qui a connu des rebondissements dans sa programmation mais qui, pour l’instant de notre point de vue, tient ses promesses. Jean Boucher invite le public à revenir les jours suivants car il reste encore des places. Après cet intermède, le groupe Shaka Ponk va pouvoir faire exploser le festival.

Les Shaka Ponk retourne le festival

Le groupe arrive au compte goutte sur scène. Le batteur en kilt, un autre membre en footballeur américain, un avec un grand manteau blanc. Le chanteur Frah avec sa casquette retournée et des cheveux longs désordonnés et capricieux venant fouetter son visage de temps à autre. Sam n’a pas vraiment ce problème avec sa coiffure à la iroquois. Lors de leur premier titre, le groupe d’électro rock va clairement donner le ton de sa prestation qui va bouger. Et pour mieux en faire la démonstration, Frah saute dans le public une première fois. Au fur et à mesure les costumes disparaissent et la quasi-totalité du groupe se retrouve torse nu.

Le public saute, chante dans une ambiance de folie. Sur un des derniers titres, Frah et Sam font peu à peu s’accroupir le public avant de le faire à nouveau sauter. Le décor de faux blocs pierre qui était en fond depuis le début des concerts, est en fait là pour le groupe. Le chanteur du groupe s’en sert pour monter dessus et bondir dans tous les sens. Il en fait aussi un usage très singulier lorsqu’il veut sauter dans le public. Ainsi, lors de son dernier bain de foule, il en empile deux l’un sur l’autre pour mieux se jeter dans le public. Le festival se souviendra longtemps de cette soirée. Après avoir remercié le public, le groupe se retire afin de laisser la place au Chemical Brothers.

Pour un de leur rare concert en France, le duo britannique va faire le show au sein du festival ardéchois. Une prestation sans photos ni vidéos. Les écrans latéraux qui d’habitude diffusent les images des caméras officielles du festival servent désormais de renfort pour la diffusion des images qui accompagnent la musique du groupe. Le public danse et les premières images de personnages en fil de fer laissent la place à de vraies personnes sur les écrans. Une prestation scénique accompagnée également de laser et de jeux de lumières variés.

C’est fini pour la scène Etoile mais les couches-tard ont encore la scène Comète pour danser au rythme des mix de Acid Arab. Ainsi s’achève pour nous cette première soirée de l’Ardèche Aluna Festival .