Sébastien Gayet est originaire de Lyon. Aujourd’hui il vit dans le sud Ardèche. Comment est-il arrivé dans notre région, comment en est-il venu à l’écriture ? Il nous dit tout sur sa passion d’écrivain et le département.

Ardèche Actu : Vous êtes donc originaire de Lyon. Comment avez-vous posé vos valises en Ardèche ? Et pourquoi y être resté ?

Sébastien Gayet : Je suis arrivé avec ma famille dans le Sud-Ardèche en 1997 comme journaliste pour le Dauphiné-Libéré à l’agence d’Aubenas. J’ai tout de suite été «émerveillé» par ce département : ces paysages variés, la proximité des rapports entre les gens, l’esprit d’entreprendre, la richesse culturelle avec notamment le cinéma art et essai du Navire à Aubenas. Il ne m’a pas fallu longtemps pour me sentir «Ardéchois»…

Aviez-vous déjà le désir d’écrire quand l’opportunité de votre premier livre «A la découverte de la grotte Chauvet Pont d’Arc» s’est présentée ?

S.G. : J’ai débuté l’écriture à Lyon comme correspondant de presse dès l’âge de 19 ans puis en qualité de journaliste de presse écrite. Et même si mon travail de journaliste était assez éloigné du roman, j’ai toujours considéré que j’écrivais des histoires. Des histoires de société, de sports, de culture, de politique, d’économie…

J’ai trois enfants, je me suis longtemps régalé des histoires des autres comme « papa-liseur ». J’ai toujours su que j’écrirai des histoires pour enfants. Au gré du vent, de mes reportages journalistiques et de mes belles rencontres, j’ai emmagasiné des bouts d’histoires dans un petit coin de ma tête.

C’est mon travail pour le projet de la grotte Chauvet qui m’a permis de franchir pour la première fois les portes de l’écriture jeunesse avec un livre documentaire «À la découverte de la grotte Chauvet» paru chez Actes Sud Junior en 2016 (Prix Amerigo Vespucci Jeunesse au FIG de Saint-Dié-des-Vosges).

Même s’il change tout à fait de registre, votre deuxième livre s’adresse lui aussi à la jeunesse. Pourquoi avoir choisi ce public ?

S.G. : Mon premier travail a été moniteur de sports durant 10 ans dans les écoles primaires près de Lyon. J’aime l’univers des enfants. Leur fraîcheur, leur spontanéité, leur malice et leur espièglerie. Ils vont droit au but. Ne prennent pas de gant pour dire les choses.

Je crois avoir su garder mon âme d’enfant et j’essaye d’écrire les histoires que j’aurai aimé que l’on me raconte quand j’étais petit. Zack et Malouka, les deux héros de mon roman «Les bébés flingueurs» paru en 2019 chez Ex Aequo, ressemblent un peu au « petit Sébastien » que j’étais !

Comment travaillez-vous ? Et comment vous vient l’inspiration ?

S.G. : Je ne vis pas de mes livres et j’ai mon travail dans la communication à l’office de tourisme de Pont d’Arc-Ardèche la journée. Comme je ne suis pas un gros dormeur (6-7h de sommeil par nuit me suffisent), j’écris au petit matin avant d’aller travailler ou le week-end !

Mes enfants et leurs copains ont longtemps été une source d’inspiration. Je suis capable de rester des heures à observer les gens dans la rue. Les enfants surtout. Une phrase, une attitude, un jeu, peuvent être une source d’inspiration. Cela suffit (parfois) à allumer la machine à histoire (rire) !

Quel livre auriez-vous aimé écrire ?

S.G. : Plein ! La littérature jeunesse est d’une richesse incroyable. Jean-Claude Mourlevat fait partie de mes auteurs préférés. J’invite petits et grands à lire (ou relire) La ballade de Cornebique ou Jefferson.

Vous faites également partie du Cercle des auteurs ardéchois. Pouvez-vous nous en dire deux mots ?

S.G. : C’est une association dynamique qui regroupe une bonne partie des auteur(e)s ardéchois(e)s. Le Cercle organise différents salons du livre et montre la richesse et la diversité de la littérature ardéchoise.

Votre troisième livre est un bel hommage à l’Ardèche méridionale avec de superbes photos. Une autre de vos passions je crois ?

S.G. : Quand on vit en Ardèche, on a forcément envie de montrer les incroyables paysages, les lumières, la nature préservée… La photo permet cela et j’ai la chance de sillonner le Sud-Ardèche au fil des saisons. C’est comme ça qu’est né le livre « L’Ardèche méridionale au fil des saisons » paru en 2020 chez Septéditions, une petite maison d’édition ardéchoise installée à Ailhon.

D’ailleurs aujourd’hui, vous travaillez en sud Ardèche pour participer à la promotion de cette région du département. Est-ce une évidence pour vous que de mettre en lumière notre département ?

S.G. : Quand j’aime quelque chose, un film, un spectacle, un livre, je souhaite le partager au plus grand nombre. Pour l’Ardèche c’est pareil. Je considère que c’est une véritable chance de vivre ici. L’Ardèche nous permet de garder notre capacité à nous émerveiller !

Si on a envie de vous lire, où peut-on acheter vos ouvrages ?

S.G. : Dans les bonnes librairies ardéchoises, sur les sites web de mes éditeurs ou sur les sites de vente en ligne comme lalibrairie.com ou librairiesindependantes.com

Et pour l’avenir on a envie de vous demander : une suite pour les bébés flingueurs ? D’autres projets peut-être ?

S.G. : Non pas de suite pour le moment pour Les bébés flingueurs. En revanche, « Mami Fatou, la catcheuse de Kinchasa » un roman jeunesse pour lecteur à partir de 6/7 ans paraitra en septembre chez Actes Sud Junior dans la collection lecture solo.

Je suis aussi en attente de réponse d’éditeurs pour 4-5 projets d’ouvrages jeunesse…

Le mot de la fin ?

S.G. : Je prends énormément de plaisir à écrire des histoires et j’espère qu’elles croiseront encore longtemps des petits yeux curieux et que de nombreuses petites mains tourneront les pages de mes livres avec gourmandise !

Site officiel de Sébastien Gayet : https://www.sebastiengayet.com/